mardi 6 mars 2012

Souvenirs / Recuerdos



Minuit à Paris

Minuit à Paris

heure de tous les soupirs

Silence de cloches

sur la mer de tes yeux de lune.

La nuit parle d'elle-même.

Dans un café bohème de l'obélisque,

un cendrier accumule des angoisses.

Tandis que chuchotent les talons

des amours illicites sans lendemain.

Une étoile dort sur la Seine.

Les pores de ma peau métisse

se nourrissent des gémissements de ta peau.

Minuit à Paris

heure de tous les soupirs.

Repose

la tête d'un oiseau blessé

comme mon silence

baisant

tes lèvres.

Par l'oeil de la serrure

Sur les os des escaliers

des phrases se tissent

de chuchotement en chuchotement.

Ma grand-mère danse un tango

désespéré

en montrant la porte

de tous les départs.

La maison est une feuille d'automne.

Un soupir parcourt le vide

tandis que des lutins

racontent des histoires...

L'œil de mon œil est une serrure

ouverte sur le passé.

PORTRAIT D’UN HOMME ANONYME

Je ne suis pas, je n’existe pas

Personne n’a vu mon nom

gravé sur l’écorce des arbres

Personne ne connaît mon visage

Personne n’a dessiné sur les murs de la ville

quelque chose qui me ressemble

Je ne suis pas, je n’existe pas

Mais dans la profondeur d’une main anonyme

on a semé quelque chose entre les roches

pour que puissent renaître tes yeux sylvestres

Quelque chose se dessine dans le regard de l’âme

La trace est un doute :

Existence



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